RDC: le cri de la Terre

Dans le cadre de l’écologie intégrale, les sœurs Oblates de Kinshasa nous partagent cet évènement douloureux vécu au mois de de décembre dernier. Une illustration que la terre crie. Si nous continuons à fermer nos oreilles et nos cœurs, c’est le cri des hommes que nous n’entendrons pas.

La terre sent un déséquilibre et est en conflit avec l’homme. Ce dernier à cause de son utilisation abusive et irrationnelle des ressources naturelles en est l’auteur principal.  Il se trouve au centre de ce conflit parce qu’il exploite la terre sans apprendre à lire, comprendre et utiliser le message de la nature.  Cette existence de l’homme comme un produit destructeur par sa technologie et son exploitation abusive confronte la terre à un sinistre catalogue de dégradations, de ruptures d’équilibres écologiques. Cet état de choses est lié à l’ignorance, à l’imprudence, à la cupidité, à l’égoïsme, à l’orgueil… de l’homme (World Environnement Center).

Ainsi,  partout dans le monde, la terre ne cesse de pousser le cri  de désolation.  Elle attire notre attention sur son entretien et son exploitation rationnelle. Faute de d’incompréhension et d’inattention à son cri, nous la plongions dans une crise que RUCKELSHAUS qualifie de fièvre de l’environnement. En conséquence nous subissons tous les effets néfastes des progrès technologiques et scientifiques telles que la hausse de la température, du niveau d’eau, la fonte des glaciers, les inondations. Il en résulte des catastrophes naturelles qui causent des dégâts environnementaux, économiques, matériels et humains.

En République Démocratique du Congo, la nuit du Mardi 13 Décembre 2022 a été catastrophique. Oui la Terre a crié, les calamités naturelles dues aux inondations des pluies diluviennes ont défiguré les collines, les villes et villages.

À Kinshasa, les dernières ont provoqué des inondations et des glissements des terrains qui ont causé des centaines de pertes de vies humaines, de destruction des infrastructures.

Des routes ont été détruites y compris la route nationale No1. Route essentielle à l’approvisionnement de la ville, elle relie la capitale au principal port fluvial de Matadi. C’est de cette région que la Ville de Kinshasa est approvisionnée des vivres.

Plusieurs avenues et des maisons construites sur les flancs des collines ont disparu sans épargner ni hommes et ni maisons qui s’y trouvent. Les principales routes du centre- ville ont été submergées et plusieurs maisons se sont effondrées. Oui, nous réalisons combien « tout est lié ». La terre a crié, nous avons fermé nos oreilles, et les vies humaines ont périe. Tristesse de voir des nombreuses personnes, voir même les gens de la même famille emportés et disparaitre dans la vague d’eau boueuse.

Désormais tout est à l’arrêt. Des camions transportant des denrées alimentaires ont été bloquée et le contenu a péri faute de passage vers Kinshasa. La coupure de la route, entraine ipso facto la rareté de la nourriture aux villes de Kinshasa et alentours, sans compter les nombres des familles endeuillées. Après une réunion urgente de crise, le gouvernement a décrété 3 jours de deuil national.

Mais nous restons sceptiques sur la prise en charge de cette crise environnementale car l’exploitation irrationnelle du sol, le manque des canalisations des eaux et le respect des lieux non constructibles plongent la population dans les conditions de vie deshumanisante. Malheureusement ce sont les plus pauvres qui payent le prix. Le travail pour une écologie intégrale est une tâche d’humanisation qui devrait être une priorité pour nos gouvernants, mais aussi pour chacun de nous.

Cette catastrophe réveillera -t-elle les consciences dans l’engagement responsable pour être vraiment à la hauteur de sa conviction selon laquelle « la RDC, est un pays solution à la crise climatique » ? (Président THISEKEDI, déclaration à la COP 26).

Nous exercer à une vigilance de l’environnement naturel est un effort qui peut nous aider à promouvoir un cadre de vie sociale, familiale et culturelle qui favorise une vie dans la dignité humaine.

 Sœur Marie Françoise KAYITAMBYA- OA Kinshasa

 Pour la JPIC OA Vice –Province d’Afrique Centrale.

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