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LE PHENOMÈNE DE LA MIGRATION

La migration des personnes est connue depuis toujours dans l’histoire de l’humanité mais en aucune époque l’ampleur de ce phénomène n’a été si grand qu’aujourd’hui. Chaque jour, dans le monde, des personnes prennent la décision la plus difficile de leur existence : partir de chez elles dans l’espoir de trouver une vie meilleure et plus sûre. Il existe de nombreuses raisons qui poussent des habitants du monde entier à reconstruire leur vie dans un autre pays. Certaines personnes partent chercher un emploi ou faire des études. D’autres fuient des persécutions ou des violations des droits humains comme la torture. Des millions tentent d’échapper à des conflits armés ou à d’autres crises ou situations violentes. D’autres encore ne se sentent plus en sécurité et ont pu être la cible de violences uniquement à cause de ce qu’elles sont, de ce qu’elles font ou de ce en quoi elles croient, par exemple en raison de leur origine ethnique, leur religion ou leurs opinions politiques.

Selon la définition de l’UNESCO un migrant est toute personne qui vit de façon temporaire ou permanente dans un pays dans lequel il n’est pas né et qui a acquis d’importants liens sociaux avec ce pays. À des fins statistiques, les Nations Unies proposent de distinguer le “migrant à long terme” (personne s’installant dans un pays autre que son pays de résidence habituelle pour une période d’au moins douze mois) du “migrant temporaire”.

Mais aujourd’hui la détérioration du climat a accentué surtout la migration environnementale pour laquelle il n’existe pas de définition figée. On peut cependant considérer la migration environnementale comme une migration causée, directement ou non, totalement ou en grande partie, par des phénomènes environnementaux, qu’ils soient multiples ou uniques, catastrophiques ou graduels, naturels ou anthropiques. Le Programme des Nations Unies pour l’Environnement parle de “Personne forcée de quitter son lieu de vie de manière temporaire ou permanente à cause d’une rupture environnementale (d’origine naturelle ou humaine)”.

                À la fin du mois de juin 2024, on estime à 122.6 millions le nombre de personnes dans le monde qui ont été forcées de fuir leur foyer. Seulement en France, le bilan de l’immigration pour l’année écoulée dépasse toutes les prévisions. Les visas ont augmenté de 16,8 % par rapport à 2023, pour atteindre presque trois millions.

                Environ 9000 personnes sont mortes sur les routes migratoires dans le monde en 2024, a annoncé vendredi 21 mars 2025 une agence de l’ONU. Un chiffre record, mais le bilan réel est encore probablement bien plus élevé car de nombreux décès ne sont pas documentés. En mer Méditerranée seulement il y a eu presque 2500 décès documentés et ce nombre élevé montre  la nécessité d’organiser la recherche et le sauvetage de manière plus adéquats.

                Les flux d’embarcations de migrants en mer Méditerranée centrale connaissent une forte hausse ce dernier temps, malgré l’extrême dangerosité de cette route migratoire. Entre le 21 et le 24 avril, plus de 700 migrants ont débarqués à Lampedusa, porte d’entrée de l’Union européenne en Méditerranée, d’après les chiffres des autorités italiennes. Leurs périples, qui débutent toujours avec l’espoir d’un avenir meilleur, peuvent se dérouler sous le signe du danger et de la peur. Des personnes risquent d’être victimes de la traite ou d’autres formes d’exploitation. Certaines sont placées en détention par les autorités dès leur arrivée dans un nouveau pays. Lorsqu’elles s’installent enfin et commencent une nouvelle vie, de nombreuses personnes sont confrontées quotidiennement au racisme, à la xénophobie et aux discriminations. Certaines finissent par se sentir seules et isolées parce qu’elles ont perdu les réseaux de soutien que la plupart d’entre nous prenons pour acquis : leur communauté, leurs collègues, leurs proches, leurs amis.

Il peut être trop difficile ou trop dangereux de rester dans son pays, ce pour de multiples raisons. Des enfants, des femmes et des hommes fuient la violence, la guerre, la faim, l’extrême pauvreté ; ils peuvent aussi être amenés à partir pour échapper aux effets du changement climatique ou aux retombées d’une catastrophe naturelle. Bien souvent, ces difficultés se conjuguent.

Cependant, les personnes qui quittent leur pays ne sont pas toutes en danger. Certaines pensent qu’elles ont plus de chances de trouver du travail dans un autre pays parce qu’elles disposent de la formation ou du capital nécessaire pour chercher des débouchés ailleurs. D’autres souhaitent rejoindre des proches ou des amis qui vivent déjà à l’étranger. D’autres encore ont l’intention de commencer ou de terminer leurs études dans un autre pays. Il existe de nombreuses raisons qui poussent des personnes à aller construire leur vie ailleurs.

La plupart des personnes qui tentent de s’installer ailleurs ont le sentiment que l’expérience de la migration n’est qu’une partie d’eux. Comme nous tous, ce sont des êtres humains complexes et uniques. Ils et elles peuvent choisir de s’identifier par leur pays ou leur région d’origine, leur appartenance à un groupe qui parle une certaine langue ou partage une culture. Nous voulons un monde où les personnes en grand danger aient la possibilité de reconstruire leur vie en toute sécurité. À l’heure de la mondialisation, il paraît juste que les responsabilités soient partagées lorsqu’il s’agit de questions internationales. Les populations d’accueil bénéficient de l’énergie débordante et de la motivation des nouveaux arrivants. Accueillir des personnes d’autres pays enrichit les populations d’accueil en les rendant plus diverses et plus souples dans un monde qui évolue rapidement.

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