Le problème de la santé de notre planète devrait intéresser tout le monde. Bien des scientifiques sont
tombés d’accord que le modèle énergétique actuel n’est plus convenable pour les ressources que la
terre offre. Donc les économies des pays les plus développés devraient arrêter les émissions de gaz à
effet de serre le plus tôt possible pour que la planète puisse être sauvegardée. C’est tout d’abord un
devoir éthique envers notre « maison commune » et envers les générations futures.
Mais entre-temps, chacun de nous peut agir en faveur de la santé de la terre, avec les moyens modestes
qui sont à sa portée. Pour cela, il faut adhérer avec tout son cœur à une certaine spiritualité qui puisse
favoriser un changement de mentalité. Le modèle actuel de consommation frénétique, très enraciné
dans nos styles de vie, peut être corrigé, diminué, amélioré seulement en devenant conscients du cri de
la terre et en compatissant avec sa douleur. Mener une vie plus frugale peut nous rendre heureux et
plus altruistes.
Devenir conscients que les ressources de la planète sont limitées peut nous conduire, nous stimuler à
partager avec les plus démunis, avec ceux qui sont en déplacement à cause de la sécheresse ou fuient
les conflits, autrement dit, qui sont en besoin et attendent notre aide, notre compassion.
Pour cela, nous devons mettre en cause notre échelle de valeurs, promouvoir des valeurs qui nous
rendent meilleurs. Chercher à générer un modèle de progrès qui met la personne, la famille, les
relations au centre nous aide à trouver le vrai sens de la vie et, la satisfaction qui en découle, peut
constituer un aiguillon vers une amélioration de notre équilibre intérieur et de notre comportement
envers les autres et la terre, car « tout est lié ».
Nous devons renoncer aux comportements nuisibles comme l’individualisme, la culture de la satisfaction
totale et immédiate, le manque de modération et en adopter d’autres, qui soient constructifs, en
mouvance vers le bien : sobriété dans l’usage des choses, responsabilité dans le soin de la création.
En même temps, nous devons valoriser les choses positives du monde d’aujourd’hui et éclairer les
problèmes à la lumière du christianisme. Les difficultés qui surgissent peuvent devenir une occasion
d’agir de manière nouvelle, pour que « la création qui gémit dans les douleurs de l’enfantement »
accouche une vision renouvelée de l’homme. L’Église nous y invite par l’encyclique Laudato Si du pape
François. L’espérance nous guide et nous stimule dans nos actions d’amélioration de la vie de l’homme
d’aujourd’hui selon le principe morale que la justice environnementale doit opérer favorablement pour
les générations présentes et futures. Nous ne devons pas nous laisser aller au désespoir en considérant
la situation de la planète, car il y a des raisons d’espérance aussi. Nous pouvons encore arrêter la
tendance actuelle vers la destruction en adoptant des styles de vie sobre comme le suggère le pape
François, un style qui permette le bien-être de tous. En même temps le partage, la solidarité, le souci
pour les plus démunis peut orienter notre vie vers un horizon plus serein.
Il est nécessaire de spiritualiser cette réalité de l’économie pour pouvoir sortir de l’emprise de l’argent
et du profit qui régissent la mentalité économique actuelle. Le principe qui pourrait orienter la nouvelle
économie est celui que tous puissent vivre dignement, car tout être est une image de Dieu créateur qui
a offert la terre à l’homme pour qu’il la fasse évoluer et améliore ainsi sa vie. Toute homme a le droit de
recevoir des ressources de la terre ce qu’il lui faut pour vivre. C’est pourquoi nous avons besoin d’une
conversion écologique, dont parle le pape François. Cette conversion doit avoir lieu à tous les niveaux de
la société et sous tous les aspects : environnementale, relationnel, économique. La solution au problème
de l’environnement est tout d’abord morale et puis technique. Nous tous sommes invités à voir quels
aspects doivent être améliorés. La conversion écologique concrétisée dans un changement de mentalité
favorise l’adoption de nouveaux styles de vie, plus sobres et plus heureux, en communion avec la nature
et avec les autres. La recherche de la vérité, de la beauté, du bien et la communion avec tous doivent
déterminer les choix de consommation, d’épargne et d’investissements.
En conclusion, porter soin de la terre exige un changement de mentalité et de style de vie. La
consommation frénétique doit laisser la place à la sobriété, à l’engagement dans des relations plus
fraternelles, plus solidaires, plus humaines. Et nous pouvons faire cela seulement en nous appuyant sur
notre Seigneur et Dieu, Jésus Christ.
Sr. Elisabeta Balint, OA