La situation écologique de la planète est un problème qui se pose aujourd’hui à l’humanité entière d’une manière astringente. Jusqu’à nos jours, jamais problème de ce genre ne s’est posé à la globalité de l’être humain. C’est pourquoi tout apport qui vise à rassembler les différents courants de pensée écologique doit être chaleureusement salué.
De toute évidence, aimer notre « maison commune » fait partie de toute éthique autant chrétienne que laïque. Pour être semblable à Dieu créateur, qui aime tout ce qu’il fait venir à l’existence, l’homme devrait manifester sa tendresse envers la planète qui l’abrite et qui constitue sa seule possibilité d’existence. Les rapports fondamentaux de l’homme, laissés par Dieu même, sont ceux qui touchent à l’Être Éternel, au prochain, à soi-même et à toutes les créatures. L’écologie intégrale proposée par le pape François traîte de tous ces aspects qui sont en interdépendance.
La crise écologique, pour être résolue de manière fiable, suppose la formation et la propagation d’une vision intégrale, qui prend en compte et agence les avancées obtenus dans tous les domaines d’activités. L’écologie intégrale, doit donc être intégrative, doit unir autant les aspects environnementaux que ceux sociales, politiques, techniques, économiques. Le type d’écologie qui aurait certaines chances de répondre aux besoins actuels de l’humanité ne se situe pas en marge des différents approches écologiques mais les engloberait tous, en réalisant une unité.
Le pape souligne qu’aimer les autre créatures est un devoir intrinsèque confié à l’humain, en faisant partie des obligations même de celui-ci comme gérant de la création. Tout ce qui est créé, venant de Dieu, doit être traîté avec responsabilité et dignité car tout est un reflet qui fait visible quelque chose de Dieu.
Les quatre rapports fondamentaux, avec Dieu, le prochain, soi-même et les autres créatures, s’ils sont bien agencés, bien compris et pratiqués, conduisent à l’équilibre, paix, amour. Donc la maniére dont je conçois mon rapport à Dieu influence mon comportement envers les autres composants. Tout est lié et les quatre éléments jouent un rôle dans cette dynamique. Un réajustement équilibré de l’attitude de l’homme envers la création peut conduire à une amélioration de son rapport avec soi-même, son prochain et avec Dieu.
Pour promouvoir une écologie intégrale, la société doit mettre au centre d’abord les pauvres qui sont le résultat d’une économie conduisant à la marginalisation d’une certaine couche de la population. Si nous prenons soin de la terre en ne la poluant pas, si nous réutilisons les objets recyclables, nous aidons à la renaissance de la nature et à assurer un minimum de conditions de vie aux plus déshérités de la société. Nous montrons ainsi notre amour pour le prochain et pour la terre, qui se trouvent également opréssés.
Pour vivre vraiment une conversion à l’écologie intégrale, l’homme doit s’inscrire dans un mouvement de rejet du modèle technocratique et de consommation, modèle qui regit actuellement la mentalité de nos concitoyens. En même temps il a besoin de reflechir davantage au fait que la création est dotée d’une valeur intrinsèque par le Créateur même et qu’elle est confiée à ses soins et non pas à son exploatation. Pour vivre en harmonie avec la nature l’homme à le devoir de la protéger pour assurer aussi aux générations futures les ressources vitales. Seulement en devenant conscient de la valeur intrinsèque de la création, l’homme peut faire des pas vers cette conversion nécessaire, en respectant la création toute entière. Pour faire cela l’être humain a besoin d’adopter le regard de Dieu sur sa création. Dieu aime tout ce qu’il a créé même s’il a accordé à l’homme une place privilégiée en marquant sa prédilection pour lui. La création confiée à l’homme n’est que le signe de la confiance de Dieu et non pas un crédit illimité pour l’exploitation de la nature.
La conversion qui est demandé à l’homme d’aujourd’hui peut être réalisée avec un peu de bonne volonté, mais elle requiert aussi un don de l’Esprit Saint : la science. Ce n’est que le don de la science qui permettra à l’homme de convertir son attitude envers la création. Dieu nous précède par son assistance dans cette oeuvre de reconsidération du rôle de la nature, des différents règnes existants, dans notre vie. « Cette conversion implique aussi la conscience amoureuse de ne pas être déconnecté des autres créatures, de former avec les autres êtres de l’univers une belle communion universelle » (LS, 220).
Tout est lié constitue le laitmotif de l’encyclique Laudato Si et nous ne pouvons sortir de la situation actuelle de polution qu’en nous décidant d’aimer tout ce que Dieu nous a laissé pour gérer : la création, le prochain, Dieu.
Sr. Elisabeta Balint OA