Paloma catacumbas 1

La vocation à la sainteté : un appel à l’amour au sein de la création !

Le 1er novembre, l’Eglise célèbre la fête de tous les Saints. Elle honore ainsi la foule innombrable de ceux et celles qui ont été de vivants et lumineux témoins de l’Amour de Dieu et qui nous sont donnés pour modèles.

Dieu « nous a choisis, dans le Christ, avant que le monde fut créé pour être saints et sans péché devant sa face grâce à son amour. » (Ep 1, 4). La vocation principale de l’être humain est de devenir saint à travers une vie d’amour au sein de la création. Alors, comment en est-il venu à penser sa spécificité d’être créé à l’image de Dieu comme une suprématie sur les créatures non humaines et établissant ainsi avec elles un rapport dominateur et destructeur ? Serait-ce en raison de sa fragilité ? Comme le dit Yann Arthur Bertrand : « le génie de l’homme c’est d’avoir toujours eu l’intuition de sa faiblesse. » Malgré la particularité de l’humain, il reste le maillon faible de la création. Par exemple, le récit cosmogonique du peuple San d’Afrique du sud met en lumière cette fragilité en expliquant qu’au début du monde, de toutes les créatures, seul l’humain n’avait pas de fourrure et donc ne pouvait résister au froid, sans oublier que ses yeux n’étaient pas aussi puissants que ceux des animaux pour voir dans le noir.

Même faible, l’être humain est celui qui défigure la création en exerçant sur elle une violence destructrice pour satisfaire ses innombrables besoins. L’avidité contemporaine en ressources terrestres est un indicateur du vide intérieur que nous essayons de combler par la surconsommation. N’indique-t-elle pas notre désir profond de Dieu, de son Amour qui seul peut nous combler ?

« La sainteté, c’est la rencontre de ta faiblesse avec la force de la grâce », dit le Pape François. Et si cette vulnérabilité humaine était un lieu de grâce pour marcher vers la sainteté en nous conformant à l’image du Christ qui conduit sur le chemin d’une puissance qui se déploie dans la faiblesse, l’humilité ? Le suivre, c’est l’imiter dans son renoncement à tout pouvoir pour être Don dans l’Amour. Dans cette dynamique, notre appel à la sainteté nous engage à une relation d’amour avec Dieu et toute la Création.

« Nous sommes tous appelés à être des saints en vivant avec amour et en offrant un témoignage personnel dans nos occupations quotidiennes, là où chacun se trouve. » Gaudete exsultate n° 14. Dans nos différentes missions en tant que membres de la Famille-Assomption, l’appel à la sainteté au sein de la création peut être entendu d’une manière renouvelée, d’autant que le défi est colossal et qu’il y a encore de la résistance en nous et dans la société pour embrasser résolument le chemin de la conversion écologique. Prendre soin de notre Maison commune n’est pas une option, mais plutôt une part essentielle de l’expérience chrétienne. (Cf. Laudato si’ 217).

Et nous ne sommes pas seuls puisque les saints qui vivent déjà en la présence de Dieu gardent avec l’ensemble de la création des liens d’amour et de communion. Nombreux sont les saintes et saints qui ont contribué à enrichir la vision chrétienne de la Création et nous inspirent encore aujourd’hui une manière d’être et d’agir respectueuse de notre Maison commune : sainte Hildegarde de Bingen, saint Augustin, saint Augustin, saint François d’Assise, saint Jean Paul II etc. « Rendons grâce à Dieu le Père, lui qui nous a donné d’avoir part à l’héritage des saints, dans la lumière. » (Col 1, 12).

Viviane Mikaela Sawadogo

Religieuse de l’Assomption

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